vendredi 29 février 2008

"Court mais rapide" : En finir avec le chômage de les jeunes

On critique beaucoup trop les américains, pourtant il faut avouer leur surcompétence dans deux matières sensibles et difficilement conciliables : le chômage , et l'intégration des "minorités".

Lemonde.fr nous apprend que selon un rapport récent du "pew center", hormis le fait que plus de 1% des citoyens américains seraient derrière les barreaux (2,3 millions pour une population de 230 millions d'habitants), dans la tranche d'âge de 20 à 34 ans, c'est un jeune Noir sur neuf qui est derrière les barreaux.
Cette dernière statistique tombe plutôt bien, quand on sait le nombre de jeunes de cette âge victime du syndrome "glandouille" (si cher à not' secretaire du p'tain m'en bas les ouillk de l'état), qui trouvent ici une manière de s'insérer dans la société, sans alourdir abusivement les chiffres du chômage...

mardi 5 février 2008

Pas mieux......



Le trou du culte ou « l’amitié comme fondement premier de la lutte des classes »

Rassurez-vous, je ne vous imposerai pas un énième bulletin sur sa seigneurie De Nagy-Bocsa, ni sur sa perception superbe de la laïcité, j’ai moi-même un ami qui croit en dieu, et j’ai des relations proches qui fréquentent ces gens là (donc évitez vos accusations faciles).

En me réveillant ce matin, j’ai mis en parallèle deux souvenirs totalement inintéressants et inutiles (futiles) de ma vie : une récente partie de carte et les liens amicaux d’un groupe de potes dont je fréquentais, il fut un temps, l’un d’entre eux.

La jeu de carte intitulé le « trou du cul » (charmant) consiste à se défausser de tout son jeu, le résultat de la partie en cours allant instituer une hiérarchie pour le tour suivant, à savoir dans l’ordre décroissant de puissance : le président, le vice-président, le neutre, le vice trou du cul, le trou du cul. Derrière ces plaisantes appellations, on assistera à une véritable guerre qui mettra en jeu l’humiliation, la reconquête à tout prix du pouvoir, l’orgueil, la manipulation, la haine pure parfois… Affront ultime, les plus mal classés doivent donner leurs meilleures cartes à « ceux d’en haut », recréant à échelle réduite les fondements de l’Ancien Régime.

Un ami de fac, que nous appellerons « Lucien » (pour d’évidentes raisons d’anonymat) faisait partie d’une joyeuse confrérie depuis le collège. Le noyau dur des troupes consistait en cinq personnes, et jusqu’à ce matin, je ne me rendais pas compte qu’à travers leurs rapports, ils jouaient en fait depuis plus de dix ans à ce fameux jeu de carte.

Aussi bien dans le jeu que dans la vraie vie, certaines positions ne sont pas si enviables que ça, et chacun apprend à ses dépends à gérer son statut tout en regardant un peu plus haut. Lucien était le « neutre » de son groupe. Elément relativement indépendant, c’était le plus capable de passer des soirées « hors groupe », et il dénonçait régulièrement les agissements de ses camarades de jeu. Loin de vouloir remplacer les mieux placés, il aspirait néanmoins à un statut légèrement moins pourri, beaucoup plus dans une logique existentielle que sociale. Dans mon analyse, je ne m’étendrais que sur un aspect fondamental de cet embryon de société : le SEXE.

- le président : pour des raisons statistiques, le président ne perd que rarement son statut. Outre le fait qu’il est assurément le meilleur joueur à la table, le fait que le trou du cul doive lui donner ses 2 meilleurs cartes lui confère une puissance quasi-divine qui peut faire durer son règne jusqu’en fin de soirée. Et s’il ne perd que sporadiquement sa place, c’est pour la retrouver quasi-instantanément. Le « président » de Lucien avait en tout point le profil du « bogoss » : teint buriné, musculature apparente, tête d’amour à la BBBrunes, confiance en lui indécente, le prototype même du surfeur qui faisait rêver la femelle hétérosexuelle dans les années 80, mais dont le succès laisse toujours perplexe. Dominateur jusqu’à l’extrême sur le plan sexuel, il forniquera les meilleurs échantillons de ce qui s’approchera de trop près de leur groupe, sans aucun état d’âme (éric). Il SAIT qu’il domine, il n’a peur de rien, et surtout pas de ces petits camarades, alternant entre pitié, mépris et profonde mansuétude à leur égard. C’est pas de sa faute s’il est beau, et si eux sont super « cheum ».

- le vice-président : on le croit toujours vouloir récupérer la place du président, mais pas du tout !! Il sait pertinemment qu’il est trop fort pour lui et que les statistiques ne sont pas suffisamment en sa faveur pour ne pas plutôt s’attarder sur ses inférieurs hiérarchiques. D’où un mélange haine/léchage de cul vis-à-vis du président, et un instinct hyper développé de manipulation destructrice envers ceux qui pourraient arriver à sa hauteur. Le « vice-président » de notre cher Lucien n’est autre que son ennemi juré. Non seulement parce que leurs statuts sont a priori interchangeables, mais en plus parce que Lucien a décrété unilatéralement que dans la bande, c’était son « meilleur ami ». Le « numéro 2 » est une version light du président. D’un niveau proche (surfeur à dent de requin, tête d’amour de boys band, propriétaire d’une grosse voiture et d’une séduisante garçonnière), notre président du vice n’en a cependant pas l’intelligence. A physique égal, et au vu de son QI, il serait probablement au plus bas de l’échelle, mais la vie lui a donné une visage qui invite à l'enthousiasme et au « il é tro mignon lol », et sur ce malentendu, il ba(i)sera toute sa carrière. Traître, veule, égoïste, insultant, narcissique, irresponsable, il est sans conteste le plus fascinant.

Son plus grand exploit aura incontestablement été de sortir avec une fille depuis plusieurs années, de la tromper avec une autre depuis plusieurs semaines, et de draguer une fille avec qui Lucien flirtait depuis des mois, pour finalement coucher avec elle pratiquement en direct live devant son nez. Lucien ne s’en remettra jamais vraiment, mais pardonnera au « vice-président ». J’imagine que l’argumentaire de ce dernier a dû atteindre le climax de la mauvaise foi : « non, mais tu comprends, c’est elle qui m’a dragué, j’ai pas pu résister !! », « c’est ma bite qui a décidé à ma place », etc. Détail glucose, à mon avis subjectif, la fille en question était beaucoup moins bien que celles avec qui il était déjà, et pourtant ça ne l’empêchera pas de la piquer à Lucien, comme un vulgaire As dans son jeu, comme si elle lui était due de droit et de fait (ou alors était-ce seulement pour le faire chier).

- le neutre : comme dit précédemment, le « neutre » n’attend rien de spécial. Il est content de ne pas se faire piquer ses cartes, il joue avec son propre jeu, son salut viendra de lui-même ou ne viendra pas. Il est sujet à un dilemme : celui de tenter le coup pour monter en grade au risque de provoquer l’ire des puissants et de sombrer dans le classement, ou alors de ne pas bouger, de rester là, et de péniblement trouver une place pertinente dans l’échiquier. Il se rendra compte au final qu’il n’en a aucune, et qu’en plus tout le monde se fout de sa gueule parce qu’il est hors combat (un peu comme la Suisse).

Lucien avait un gros besoin d’amour, donc de sexe, donc de nanas. Son statut de « cul entre deux chaises » le mettait dans une position inconfortable. Pas assez désespéré pour se taper les « boudins », pas assez de confiance en lui pour réussir à se taper les filles qui préféraient largement les présidents. Physiquement dans la moyenne, Lucien était le clown de la bande, celui qui fait marrer tout le monde, celui qui met l’ambiance, celui qui est incontournable, celui sans qui une soirée n’est pas vraiment une soirée, bref… celui qui fait marrer les nanas, mais qui se retrouve tout seul à la fin. N’ayant paradoxalement aucune confiance en ses inférieurs (qui lui veulent du bien) et trop confiance en ses supérieurs (qui font tout pour le couler), Lucien a été proportionnellement à son classement celui qui s’est fait le plus entuber toute son existence. Outre ses rapports catastrophiques avec le vice-président, il se fait manipuler par le président qui lui apporte tout un lot de conseils inapplicables (« Alors, la fille, tu t’approches d’elle, tu la regardes, et tu l’embrasses. – Mais ça marche avec toi ?? – Carrément !! – Et avec moi, ça marcherait aussi ?? – Beinh non… »), tout en le culpabilisant de ne pas vouloir regarder plus bas. Quant aux autres, ils le prennent en pitié, souvent parce qu’ils s’en tirent mieux que lui, ou parce qu’ils se sont résignés, et se délectent de le voir se débattre.

- le vice trou du cul : pareillement qu’un premier relégable dans un championnat de football, le « vice trou du cul » se bat pour le maintien. Il se désole tellement de donner sa meilleure carte qu’il veut que ça change, il est prêt à tout, même à faire une énorme connerie. Aux cartes, il sera généralement celui à l’origine du plus mauvais coup de la partie, le « 8 de trèfle » qu’il ne fallait pas jouer à ce moment-là et qui fera rire jusqu’au bout de la nuit.

Le « vice trou du cul » de Lucien est peut-être son meilleur ami, pourtant il ne le voit pas. Victime de sa timidité maladive, et d’un manque d’ambition pathologique, il tentera d’approcher la « cour des grands » en se mettant à sortir de façon incompréhensible avec la fille la plus moche, la plus conne, et la plus hystérique d’une soirée débile sur le thème des « dessins animés de notre enfance », fille avec qui il sort toujours 8 ans plus tard. Pourtant, son plan était ingénieux, c’est le président qui lui avait soufflé : « D’abord, tu sors avec la moche, puis ensuite, tu sors avec la sœur de la moche qui est moins moche et qui a 3 ans de plus, ensuite tu vas intéresser le copine mega bonne de la sœur de la moche, et ça te permettra de sortir avec la petite sœur de la copine mega bonne de la sœur de la moche qui a 2 ans de moins que toi, et qui te mangera dans la main !! ». En étant optimiste, on peut penser qu’il n’en est qu’à la première phase.

- le trou du cul : il est là pour faire le nombre. D’abord dépassé par la situation, il comprend progressivement qu’il est pris au piège, et que ses chances sont impossibles. Seul son ego peut le sauver. Soit il refuse la situation, et profite de la chute d’un compagnon pour passer devant lui, soit il se résigne et boit sa bière avec détachement sans regarder ses cartes qu’il ne pourra de toute façon jamais utiliser.

Le « TDC » de Lucien était le type le plus sympatoche de la bande. Pas forcément laid, il a juste le physique qui ne plait pas à toute bonne pétasse qui se respecte, ce qui occasionnera une virginité persistante jusqu’à ses 31 ans. Il a été tacitement incorporé au groupe comme « élément de comparaison », et permettra l’action typique de début de soirée : « Salut, je te présente mon pote TDC ! », la réaction logique étant : « ouaah, son pote, il est trop moche, par contre, lui, il est pas mal en fait ! ». D’une gentillesse maladive, il n’en veut pas à ses amis, et a tout bonnement laissé tomber, ce qui n’empêchera pas les plus puissants d’entre eux de faire foirer par derrière tous ses éventuels plans qui pourraient marcher, afin qu’il ne quitte jamais la communauté. Et oui, il en faut un, dieu sait qui devra le remplacer… l’un d’entre eux peut-être ?

Un bilan s’impose. Aux cartes comme dans votre vie amicale, si vous n’êtes pas le mieux classé dès le début, prétextez un rendez-vous important ou une angine blanche, et quittez la table !

dimanche 3 février 2008

Conflit de génération

"Tokio Hotel est la honte de notre pays. Ce groupe va jeter l'opprobre sur l'Allemagne pendant des siècles !". Ce cri du coeur d'un jeune allemand de 19 ans, ils sont beaucoup à le partager en ce moment.

Dans une toute autre série, entre-aperçu l'autre jour au Zapping de Canal+, un journaliste de la télé allemande à ses compatriotes lors d'un micro-trottoir : "La nuit de crystal ? - Désolé, je ne sais pas de quoi vous parlez..."
Même réaction avec le terme "holocauste" : "Désolé, je n'ai jamais entendu ce mot de ma vie..."
Une femme simule même le malaise vagal : "votre phrase ne veut rien dire !!", et lâche un petit rire de gorge qui dissimule tant bien que mal un "putain, j'espère que c'est pas un truc trop connu... mouarf, ça doit être du foot..."

On dit beaucoup de mal sur Tokio Hotel, pourtant, et les résultats sont là pour le prouver, ils ont redressés l'économie allemande, sont à l'origine de la construction de nombreuses autoroutes, et ont eu une attitude courageuse face à la question juive... Non, franchement, je ne vois toujours pas le problème...