mardi 30 octobre 2007

"Court mais rapide" : Dévaluation économique et sodomie

Ce lundi 29 octobre, l'Euro a établi un nouveau record à 1,4426 dollar, un niveau jamais atteint depuis sa création en 1999. Cette dépréciation du dollar, semble-t-il due à la faible croissance américaine, est un nouveau coup dur pour ce pays qui n'avait vraiment pas besoin de cela.

Conséquence directe, et première victime, l'artiste américain "50 cent" se négocierait désormais sur les places mondiales à 0,3466 euros.

Atterrant.

"Court mais rapide" : Ping pong corruption

Selon le très sérieux site web de l'Equipe, le tennisman Arnaud Clément aurait été approché dans une affaire de matches truqués. Lors de la conférence de presse qui a suivi sa défaite du 1er tour face à Mikhail Youzhny (6-3, 6-4), Arnaud Clément a reconnu qu'on lui avait déjà proposé de l'argent pour gagner un match. «Cela m'est arrivé, je ne dirai pas où et dans quelles circonstances. J'ai trouvé cela très grave. Cela fait dix ans que je joue au tennis, cela m'est arrivé une fois. (...) Ce qui est très grave, c'est la démarche. J'espère qu'aucun joueur n'a accepté ce genre de choses.»

Le joueur, très énervé, ne comprenant pas que des intermédiaires puissent demander à des joueurs de gagner des matchs rajoute : «Il faut réagir très vite et mettre tous les moyens en œuvre. S'il y a des preuves qu'un joueur a gagné un match, les sanctions doivent être très violentes, il faut aller jusqu'à exclure ce joueur du circuit à vie. Il n'y a rien de plus grave pour notre sport.»

Et Arnaud Clément y a répondu de la meilleure des manières en perdant dès le 1er tour ces 6 derniers tournois, mettant ainsi fin aux doutes et interrogations qui aurait pu le concerner. Mais quid des autres joueurs ? Le milieu du tennis n'avait vraiment pas besoin d'une telle affaire. En tout cas, merci à toi, Arnaud !! Le sport français sait que la corruption ne passera pas par toi...

vendredi 19 octobre 2007

"Court mais rapide" : une leçon de Fair-Play

Consciente de sa supériorité, et souhaitant donner un signal fort aux instances internationales du rugby, et plus particulièrement aux nations de l'hémisphère Sud, la France a laissé gagner l'Argentine 34 à 10, ce soir, au Parc des Princes.

Durant un match pour la 3ème place festif et bon enfant, l'équipe de France a fait preuve de superbe et de magnanimitude face à de faibles argentins, le match étant gagné d'avance. On peut imaginer l'immense déception des Pumas au moment du coup de sifflet final, ceux-ci devant se contenter des miettes, à savoir une médaille de bronze en chocolat. Pour leur part, les français finissent leur Coupe du Monde sur une bonne note, une de plus...

Merci les bleus !

mercredi 17 octobre 2007

"Court mais rapide" : les joies d'internet (I)

Je voudrais m’insurger contre ces petits plaisantins qui s’amusent à faire circuler des fakes sur les serveurs de peer to peer !! L’autre jour, je télécharge mon petit porno habituel… Quelques heures plus tard, j’ouvre le fichier, et en fait, je découvre qu'un pervers avait mis à la place le film « Un ticket pour l’espace ». Vous imaginez la gueule de ma femme si elle était tombée dessus ???

Navrant.

dimanche 14 octobre 2007

« La faute à pas de chance », quand l’analyse tactique ne suffit plus...


Benoît n’était pas censé être là hier soir. Pauline m’a prévenu à la dernière minute : « Désolé, mais je suis tombé sur lui à Bastille cet aprèm, j’étais obligé de lui proposer ». Mais bordel de merde !! Pas pour une demi-finale de Coupe du Monde de Rugby face aux anglais !!

Benoît est le prototype du casse-couilles dilettante, le copain surréaliste capable du pire comme du moins pire. Le type dont on ne cesse en son absence de vanter les mérites, mais dont la seule présence suffit à la consternation générale.

J’ai rencontré Benoît en 4ème, il venait de déménager d’on ne sait plus où (passons). Il était le seul de mes amis à ne pas savoir que l’OM venait de remporter quelques mois plus tôt la Coupe d’Europe contre le grand Milan AC des Maldini, Van Basten, Baresi, des noms qui évoquaient tellement pour nous, mais aussi peu qu’un joueur de squash de troisième zone pour notre pauvre compagnon.

D’aussi loin que je me souvienne, sa passion débordante pour le foot commença le 13 octobre 1993, lors d’une soirée « bière & chips » passée devant le match face à Israël. Un mois après, c’était pratiquement officiel, Benoît venait, sans le savoir, de réaliser son premier doublé. Sa passion pour ce nouveau sport demeura intacte en même temps que la descente aux enfers de la France se poursuivait. Son point d’orgue fut incontestablement l’Euro anglais de 1996, un modèle de football champagne. Le penalty raté de Pedros était la coïncidence de trop. Ce n’était alors plus un secret pour personne, Benoît était devenu en l’espace de quelques années un acteur majeur du sport français. Leurs destins seraient dorénavant liés à tout jamais.

Fort de lointaines origines italiennes, Benoît décida benoîtement (si je puis dire) de soutenir, dans l’indifférence générale, la « nazionale », lors de la Coupe du Monde 1998. On pourra lui reprocher beaucoup de choses, mais pas d’être de nature infidèle, c’est ainsi qu’il récidiva lors de l’Euro 2000, bien qu’il ne put voir la demi-finale face aux Pays-bas, la faute à un sabotage de l’antenne télé par des indépendantistes savoyards.

Devant la pression exercée par sa communauté estudiantine, il vira de bord. 2002 fut alors placée sous le signe de l’équipe de France. Et c’est avec une fierté, empreinte d’une pointe de moquerie, que nous emmenâmes Benoît à l’écran géant voir ce qui devenait alors « son » France-Sénégal. Pourtant les premières polémiques survinrent lors de la rencontre face à l’Uruguay lorsque notre camarade, retardé par un embouteillage, surgit juste au moment de l’expulsion de Henry. Les « mais d’où y débarque, lui ? » et autres remontrances firent place à la calomnie, au doute, et deux ans plus tard, dès le coup de sifflet final de France-Grèce, un début de chasse aux sorcières s’orchestra.

Ils ne furent pas nombreux ceux qui tentèrent de le ramener à la raison : « Pour moi, le foot, c’est fini ! » sonnait comme définitif, irrévocable. Il avait trop donné, on lui avait trop peu rendu. C’est ainsi que Benoît se tint à distance respectable du parcours français en Coupe du Monde 2006, on ne l’y prendrait plus. Pourtant, à mesure que les tours passaient, que les victoires s’enchaînaient, l’élan collectif emportait tout sur son passage. Son grand retour était en marche, il l’aurait sa revanche. C’est à Berlin, contre son Italie éternelle reniée pour toujours, que l’Histoire lui donnerait enfin raison.

Sinon, on ne peut pas vraiment lui tenir rigueur que la demi-finale France-Angleterre de 2003 fut le premier match de rugby qu’il vit de son existence, Michalak était bien présent sur le terrain, les torts étaient donc plus que partagés. C’est néanmoins avec une légère d’appréhension que nous laissâmes Benoît se joindre à nous pour le match d’ouverture de la Coupe du Monde de Rugby : « Contre l’Argentine, c’est IN-RA-TABLE » ne cessait-il de répéter.

Perdu de vue les semaines suivantes, je n’eus seulement droit qu’à un e-mail avant les quarts : « Ca donne quoi les matchs ?? J’ai pas pu les mater, je finis tous les jours à 23h », qui fleurait bon les lendemains qui chantent. Et là, le drame. Alors qu’il tournait pourtant bien, Benoît avait décidé de réintégrer l’effectif à l’occasion des matchs couperets. L’essai néo-zélandais en début de partie sonnait le glas, c’en était terminé. Mais contre toute attente, notre coéquipier sonna la révolte par un coup de génie tactique qui lui avait toujours manqué dans les moments cruciaux, décidant subitement de partir au Mc Do en plein milieu de la 2ème période. Ce moment de folie allait renverser pour toujours le destin d’un XV de France déjà perdant, auquel seul un individu opiniâtre, prêt à laver les affronts du passé, avait cru jusqu’au bout.

L’exploit allait-il donc être réitéré face à l’Angleterre ? J’en doutais, trop conservateur dans mes choix tactiques, peu disposé à admettre qu’on pouvait piéger deux fois d’affilée nos adversaires, cependant sa côte de crédibilité était au plus haut, et bénéficiant d’un retour en grâce légitime, les dés étaient jetés . Ce soir, Benoît serait titulaire en demi-finale. Sa mission était claire : amener les boissons et quelques paquets de chips.

Moins de 24 heures après, l’amertume de la défaite coule toujours dans ma gorge, malgré cela je reste lucide. Le sport reste ainsi fait, les grandes victoires découlant des grandes défaites, et inversement. Et puis, il faut raison garder, ce n’était que du sport après tout.

En effet, pour Benoît, spectateur régulier et enthousiaste de l’événement, le summum fut indubitablement atteint les 22 avril et 6 mai dernier lors des soirées électorales des élections Présidentielles…

mercredi 10 octobre 2007

Les mondes bientôt engloutis du tabac

Par Jehan Luke Stefan, sociologue

Introduction : un appel désespéré

« 90 jours pour arrêter », c’est le titre de la une du Parisien du 2 octobre 2007. S’ensuit un dossier complet sur la nouvelle loi entrant en vigueur le 1er janvier prochain qui interdit de fumer dans tous les lieux publics, y compris les bars et discothèques. Dans ce dossier, quelques articles courageux donnent la parole aux débitants de tabacs et aux fumeurs eux-mêmes, qui font part de leur désarroi face à cette interdiction. Poignant.

La fin d’un monde

Au-delà de l’histoire individuelle, ce qui touche le plus dans ces récits, c’est cette volonté désespérée de retenir les derniers lambeaux d’une culture sur le déclin, menacée à brève échéance par l’avancée inexorable de la modernité. En effet, que peuvent les incantations maladroites de ces sortes de derniers mohicans du tabac face aux valeurs aujourd’hui dominantes de santé et de respect de l’individu ? Toutes ces notions issues de la pensée occidentale contemporaine sont en effet étrangères au mode de pensée de ces populations antiques.

Ainsi, conscients du fait qu’ils risquent d’être ravalés au rang de curiosité, de survivants d’un monde bientôt disparus, ils en sont réduits à invoquer sur le mode de la superstition des rituels maintenant vides de sens, comme par exemple le fait de devoir nécessairement allumer une cigarette lorsqu’on boit un café. Ce genre d’obligation peut étonner, voire amuser l’homme moderne. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une des dernières traces d’une civilisation sur le déclin.

C’est pourquoi il importe dès maintenant d’étudier de manière approfondie les fumeurs en tant que groupe humain, afin de pouvoir sauvegarder, dans l’intérêt de l’histoire et des sciences sociales, le maximum d’informations sur leurs comportements pour le moins originaux. Nous essayerons d’évoquer ici quelques pistes.

Rituels magiques

Commençons tout d’abord par la première cigarette. Rite d’initiation célébrant le passage de l’enfance à l’adolescence, elle intervient le plus souvent lors de l’entrée au Collège. Frisson de l’interdit, nécessité de s’intégrer parmi ses pairs, la première cigarette est donc pour le jeune fumeur un signe de distanciation par rapport à la cellule familiale protectrice et de recherche d’un groupe social composé d’égaux.

Plus tard, au lycée, fumer est une pratique commune, évidente, nécessaire. Une imbrication complexe de rites, de codes et de pratique se crée au fur et à mesure des années pour former une véritable culture. Au centre de cette culture, le tabac comme ressource-centre. Et en fonction des capacités d’accès à cette ressource-centre, des rôles sociaux différenciés se mettent en place. Des groupes de solidarité se forment, en partie liés par le partage quotidien et renouvelé de la ressource. Le fait d’en disposer de grande quantité, du fait de ressources financières plus importantes, est évidemment un signe de distinction sociale. A l’inverse, certains sujets, chroniquement exclus de l’accès à la ressource, errent de groupe en groupe dans l’espoir d’obtenir une quantité minimale de tabac. De fait, ils se classent à un échelon inférieur sur l’échelle sociale.

Mais le tabac est également un moyen de communication entre groupes, souvent de sexes opposé. Ce qui frappe, c’est le côté rituel du don de cigarette, qui n’est pas nécessairement suivi d’un retour exactement équivalent. Cela évoque les cultures du potlach des indiens d’Amérique ou de la kula des mélanésiens.

Dans la suite de la vie, le tabac se détache de l’idée d’un groupe restreint et devient à la fois plus individualiste et plus collectif. Fumer devient une pratique quotidienne dont le sens premier est souvent oublié. C’est la raison pour laquelle de nombreux fumeurs déclarent souhaiter s’arrêter après leur entrée dans la vie active. Néanmoins, les aspects mythiques, quasi-magiques, du tabac sont souvent réactivés par intervalles, notamment lors de nouvelles rencontres ou d’événements particulièrement stressants. Le tabac recrée un langage artificiel, un semblant de communauté ou bien encore permet un retour sur soi temporaire, à l’aide d’un élément matériel extérieur. En cela, il rappelle la pratique du totem, qui dans les croyances primitives sert à la fois d’ affirmation de l’identité du groupe et de support aux pratiques spirituelles.

Conclusion : une archéologie du contemporain

C’est donc tout un monde de croyances et de rites qui disparaît sous nos yeux et le devoir de tout chercheur est donc de tenter d’en sauver les ultimes traces. Cela est essentiel pour que les générations futures n’oublient pas par quels chemins hasardeux une humanité encore embrumée à dû passer pour trouver la lumière de la raison.

mardi 9 octobre 2007

Quand délation rime avec fellation

Coupe du monde de rugby ou pas, l'homosexualité est un sujet relativement porteur en ce moment. Voici tout d'abord une petite perle trouvée par hasard sur un site de supporters de l'Olympique de Marseille. Bien entendu, vu le ton du site, l'âge estimé de l'auteur, et la précision du propos, on peut aisément croire à une tentative de 1er degré... Le reste appartient déjà à l'histoire...

Incroyable!!! Alex A##### est un homosexuel!

Le jeune Alex A##### a été aperçu dans les alentours de Sausset-les-Pins en fin de cet été dans des buissons autour de pins proche de la mer... Alors qu'un groupe de jeune gens s'approchait de l'eau afin de prendre un bain de minuit, ils ont fait la macabre découverte en appercevant le dis-"nommé" en train de faire une fellation à un autre homme. C'est une jeune fille du quartier de Croix-Sainte qui aurait reconnu l'intéressé! Evidemment c'est un terrible choc pour sa famille et ses proches qui restent aba ssourdi par cette nouvelle... Plus d'information dès que nous en avons...

Pas dans la même veine, mais pour le même sujet, on apprend dans un récent article du "Medical News Today" que « Avoir un grand frère augmente les chances masculines d’homosexualité ». Une nouvelle terrifiante qui ne manquera pas de nous interpeler, y compris au niveau du vécu. Néanmoins, si l'homosexualité n'est qu'un problème de statistiques, à défaut d'être une maladie, cela reste rassurant, et évitera de déclencher inutilement la polémique.
Espérons tout de même que les autorités prendront cette information au sérieux, et qu'elles en profiteront pour lancer un plan d'urgence sur l'ensemble du territoire. Pour mémoire, les spécialistes de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ne cachent plus leur inquiétude après la découverte de cette statistique chez le porc et le poulet. Ces animaux seraient susceptibles de la propager à l’homme. 27 personnes en ont déjà été victime cette année en Asie du sud-est.

Un coup de massue supplémentaire pour les familles nombreuses fans de foot ??

dimanche 7 octobre 2007

Chronique ta mère !!

EXPOSITION DU CAS CLINIQUE

Au gré de mes pérégrinations sur le net, j'aime à humer le nectar dionysiaque de cette nouvelle ère du journalisme, ce "cyber donnage d'opinion" qui est bien joli, bien sympa, bien qu'il ne dise pas ce qu'il est vraiment, à savoir du "e-café du commerce"

Je ne résiste pas à l'envie de vous mettre en quasi-intégralité la critique de l'album d'un groupe pas très connu, dont j'ai découvert, effaré, le contenu : implacable, absurde, apocalyptique, définitive... une petite perle en 2 blocs :
75% de "c'était-mieux-avant style" en début d'article, puis l'auteur finit par faire référence au groupe (surement malgré lui) lors d'un dernier quart que je préfère ne pas vous rapporter qui se résume à "c'est pas mal mais en fait non, mouarf, pas super original, pfff, rien à foutre, chiant, au revoir".

PREMIERS SYNDROMES

(ce qui suit ne relève pas de la responsabilité du site, ni de la législation française en matière pénale)

Je ne sais pas si cela vient de moi mais ces temps ci, il n'y a pas un album, un artiste qui réussisse à me passionner vraiment. Certes, j'écoute nombre de choses récentes avec plaisir et curiosité, toujours friand de découvertes et de frisson mais pourtant, rien n'y fait. Mon oreille reste distraite, pour ne pas dire distante et les ritournelles du moment que distille patiemment ma platine cd ne me font pas vibrer.

Pourtant il y a de bonnes choses, agréables à écouter, sautillantes ou plus mélancoliques mais rien qui sache me prendre aux tripes, ni au coeur.

Je trouve en fait que les compositions actuelles manquent cruellement d'intensité dramatique ou de puissance ou les deux en même temps. Il manque ce quelque chose qui vous transporte, vous vide l'esprit ou vous fait réfléchir, ce truc qui fait que l'on s'identifie à une époque plus qu'à une autre.

En fait j'ai peur que la production musicale suive le chemin de la facilité, comme le cinéma finalement avec une production essentiellement légère et si possible comique. Vous voyez le genre. Un truc capable de vous donner le sourire mais incapable de vous redonner espoir. La chanson qui vous fait danser sur place mais pas avancer d'un pas. Le truc pas chiant et pas prise de tête, à la limite du consensuel quand on sent qu'il se voudrait secrètement plus osé.



DIAGNOSTIC VITAL

Un rapide diagnostic du patient nous montre qu'outre une tendance à la dépression post-adolescente, avec son lot de "argghh, pourquoi quand j'écoutais Pearl Jam à 15 ans, ça me faisait bander, et pourquoi maintenant à 35 ans, j'ai une demi-molle par an ?" et de "bordel, mais vous voyez pas ce qui se passe ?? Pourquoi la musique est de moins en moins intéressante ??" (soit un cocktail : égotisme pathologique + absence d'appréhension du monde extérieur), celui-ci tend quand même à nous apporter un éclairage sérieux et 1er degré sur la dure et vraie réalité réelle (et véridique) d'aujourd'hui, soit : avant, les gens avaient un rapport non-mercantile à la musique, au cinéma, et à l'art en général, alors que maintenant, c'est plus que du prédigéré, du tout consensuel, du COM-MER-CIAL... Maintenant, l'art (avec un petit "a") c'est fait pour les gamines de 12 ans qui écoutent Tokio Hotel, alors qu'avant, l'Art, c'était un vrai truc de dandy, les gars, ils étaient chirdés dans leur tête, tu vois ??

Il est en effet évident que des noms comme Sheila, les Rolling Stones (post-67... 65 ?), Claude François, Eric Clapton, Dire Straits, Rod Stewart, Supertramp, Alice Cooper (c'est les premiers qui me viennent) ne furent que des vues de l'esprit, de simples malentendus... Car, NON, à cette époque-là, les maisons de disques étaient philanthropes, le pékin moyen avait une large collection de musique expérimentale, et les rapports étaient avant tout basés sur l'autogestion et le non-mercantilisme (révolutionnaire, cela va de soit)

Un commentaire à mettre en parallèle avec celui de l'une de mes (pourtant) idoles, Jules-Edouard Moustic, qui déclarait, lors d'une très bonne émission rétrospective des années 90 sur Arte (Graffiti 90, je crois), que "le rock est mort en 1994 avec la mort de Kurt Cobain... maintenant, pfffff... Actuellement, je ne m'intéresse plus qu'au rap".
Ouais !! Il a bien raison !! Maintenant, les gars, avec leurs guitares électriques, et tout, là, machin, là... ils se suicident même plus les jeunes !! Les gars, ils vendent des mp3, ils font glingling, ils se tapent des meufs, mais ils se suicident pas !! Ils sont plus rock'n'roll, plus dans l'esprit, pas comme nous en 1979, quand on tripait sur du vrai punk qui tache... euh, genre Telephone, quoi.
On rajoutera, en outre, que le milieu actuel du rap/hip hop/r'n'b est un modèle du genre pour ce qui est de la création, de l'originalité, de l'absence de reprise éhontée de samples (voire chanson intégrale) de funk et soul, et de non-recherche de l'argent à tout prix, au profit d'un rapport purement désintéressé, à la limite du nihilisme.

Mais revenons à notre malade. Comment en est-on arrivé là ? Est-ce un appel à l'aide ou le pamphlet de trop ? Pourquoi un tel déferlement de mal être dans un si petit corps ?


DEBUT DE SOLUTIONNEMENT

La solution est là, sous nos yeux, en début d'article: "Je ne sais pas si cela vient de moi". Schématisons :

- X a 13-14-15 ans (rayez les mentions inutiles), et découvre [groupe de pop] en même temps que son irrépressible attirance pour le sexe opposé (ou pas).
- X se met à écouter plein de disques de tas de groupes, et acquiert au bout de seulement 3 ans une impressionnante discographie de 14 cds !!
- X va de claques en claques, et se dit "putain, mais la musique, quand même..."
- X va à la fac, s'intéresse à plein d'autres trucs, commence à bosser, à avoir des rapports sexuels (ou pas), mais tarde à se rendre compte que le monde de son adolescence n'a pas vraiment à voir avec celui des adultes, et que tout ce qu'il croyait n'est plus, que les gens sont souvent décevants et facilement capables de faire le contraire de ce qu'ils disent (et inversement)
- X vieillit mais se croit encore jeune. Il est quasiment encore plus réac que ses parents, boit moins (ou pas), mais pense encore que la douce lueur de la musique lui taquine toujours l'épaule, comme aux plus belles heures de sa prime jeunesse.

En résumé, X, à mesure qu'il n'est plus ce doux adolescent boutonneux d'autrefois, devient un adulte incapable de ressentir la moindre émotion, ou en tout cas, pas les mêmes qu'avant. Il se persuade que c'est la musique qui a changé, alors que c'est seulement lui qui a maladivement évolué (muté ?). Ayant acquis un minimum de culture musicale, il va immédiatement identifier les influences des nouveaux groupes qu'il écoute, et s'il n'y en a pas, il ne pourra s'empêcher de leur en attribuer...

Le rapport à ces anciennes idoles va être ambivalent :
1) un déni mélangé à de la haine (en poudre). Il trouve tout à chier, il n'a "jamais écouté ça de [sa] vie", il ne comprend pas comment ce cd des Guns&Roses s'est retrouvé là.
2) un culte nostalgique et définitif aux albums qui ont façonnés son adolescence. A 15 ans, il les trouvaient très bons ; maintenant, ils sont seulement parfaits, uniques, insurpassables. Bien entendu, si ces groupes sortaient ces cds de nos jours, ils ne trouveraient pas grâce à ses yeux, trop peu originaux, défaillants émotionnellement, voire ridicules. S'est creusé dans sa tête un fossé entre un passé génial et un présent insipide. Nostalgie, quand tu nous tues...


TRAITEMENT

Pour le bien du patient, je ne peux que conseiller un abandon pur et simple du chroniquage de disques, afin d'éviter de probables épisodes suicidaires ainsi que l'incompréhension totale de ses éventuels lecteurs (ou pas). Le fait de ne pas avoir su garder une partie de son âme d'adolescent le frustre, et lui rappelle régulièrement qu'il ne sera jamais un artiste (rajoutant encore à la frustration).
Je l'encourage à se tourner vers de nouveaux domaines plus gratifiant tels que le macramé, le rugby à 13 ou la politique. Par la suite pourrait aussi lui être prescrit une cure de vitamine E, une alimentation équilibrée, ainsi qu'une bonne douche.