mardi 25 décembre 2007

A lire avant l'Euro 2008...

Moins connue que celle qui fit gagner le XV de France, voici la fameuse lettre de "Guy Hoquet"

"Ma petite agence chérie,
mon tout petit capital adoré,
mon petit patrimoine aimé,


Je vais sous-louer ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite agence, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu acheter. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma location serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas !
J'espère que toutes mes actions te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui, je l'escompte, sera fier de les faire fructifier un jour. A toi petit patrimoine, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite agence, bien des dettes, je te salue une dernière fois.
Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre ce partenariat, reconnaissance de nos potentialités de développement et de notre savoir-faire, que tu m'as tracé.
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon réseau que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un franchiseur immobilier national certifié iso 9001 pour son système de management de la qualité dans sa relation franchiseur/franchisés.
17 ans et demi, mon bail a été court, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous faire fusionner tous. Je vais sous-louer avec Tintin et Milou. Agence, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta dette.
Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi agence, geste locative, patrimoine, je vous embrasse de tout mon cœur de franchiseur immobilier national certifié iso 9001 pour son système de management de la qualité dans sa relation franchiseur/franchisés. Courage !

Votre Guy qui vous aime"



Un bien beau message d'espoir en ce jour de noël

mardi 11 décembre 2007

Celui qui fait baisser les loyers

Par Didier Pierre

Jeudi 29 novembre, notre leader incontesté, chef bien-aimé de millions d’âmes prêtes à le suivre sans condition, nous a fait l’immense plaisir d’une interview télévisée. Avec le style simple et proche des gens qu’on lui connaît, il a détaillé les nouvelles mesures qu’il compte prendre dans sa grande sagesse pour améliorer le sort quotidien de ceux dont il a la charge. Ainsi, dorénavant, les loyers seront moins élevés, grâce à leur indexation sur le coût de la vie et non plus sur le coût de la construction. Grâce à cette réforme généreuse, les locataires seront désormais à l’abri du besoin. Dès le lendemain, toute la presse s’est fait l’écho de ce changement majeur et les médias les plus sérieux, dont la fameuse chaîne d’information LCI, ont utilisé des tableaux très parlants pour expliquer les avantages concrets de cette nouvelle indexation.

Il serait donc parfaitement absurde de prêter l’oreille aux quelques voix défaitistes et anti-patriotiques qui osent affirmer que ce changement est effectif depuis 2005 et qu’il n’y a donc pas de réforme. Le vrai peuple n’a que faire de ces voix discordantes et il compte sur la presse reconnue pour lui fournir les informations dont il a besoin et l’accompagner dans son grand élan vers la croissance, sous l’impulsion de notre Président vénéré.


Vive Nicolas Sarkozy, vive la France !

dimanche 25 novembre 2007

"yeah ok" blind test N°1, les résultats...

Enormément de participation pour ce "yeah ok" BT, 1er du nom, mais un petit peu trop de défections de dernière minute, et de dubitativité sur le fameux "concept général" qu'il fallait trouver...

Concernant le classement, du prévisible avec la 1ère place du Chevreuil, et de la déception avec Kill Me Sarah et Dragibus qui ne trouvent même pas le pourquoi du parce que de ce blind test, d'où déception, moquerie, conspuation sur 10 générations. On remarquera les très bons scores des outsiders de The Limbes et de la doublette, cette dernière se payant même le luxe de découvrir le concept 1 heure avant la clôture des votes. Chapeau aussi à Fabien pour sa participation gentille mais un peu trop "non, mais de toute façon, vous êtes trop forts", alors qu'avec un minimum de travail, il aurait sûrement mis leur race à beaucoup de ses collègues...

un point complet (en dessous de 15 pts, les noms n'ont pas été révélé par respect pour leur dignité)

1) Le Chevreuil : 38 pts
Fier, beau, noble, il éradique tout sur son passage, et explose totalement la concurrence en réalisant le triplé : "concept général" + particularité + intrus. Tout simplement exceptionnel...

2) la "doublette" des 2 "P" : 30 pts
Quelques réponses en début de semaine, puis une accélération monstrueuse dans le sprint final pour finalement trouver les bonus, mais malheureusement pas l'intrus...

3) The Limbes : 27 pts
Implacable comme à son habitude, et se payant même le luxe de trouver dès le 1er jour le "concept". Une 3ème place en forme de victoire.


4) Kill Me Sarah : 23 pts
5) Dragibus : 23 pts
6) Matthieu P : 18 pts
7) Fabien : 16 pts

Les réponses ??? C'EST ICI QUE CA SE PASSE !!!!!!!!!!!

lundi 19 novembre 2007

"Yeah Ok", le blind test d'une nouvelle génération

Souhaitant se lancer dans le marché (porteur) du blind test, DDLM vous propose un défi à la hauteur de vos espérances de jeune premier de la musique : le "yeah ok" blind test, 7 minutes de zouze bien fraîche, 16 groupes qui ont fait (ou pas du tout) l'Histoire, juste appuyez sur "play"



Les règles sont simples :
- 40 pts à gagner
- 16 artistes/groupes à trouver, 16 chansons (1 pts chacun)
- 2 pts si vous trouvez le "concept général" du blindtest
- 2 pts si vous trouvez la petite particularité supplémentaire dans le choix des chansons
- 4 pts si vous trouvez l'intrus dans la liste

Envoyez-nous vos réponses avant dimanche 25 novembre, 20h à : diredelamerde@gmail.com


Conseils généraux(reux?) pour les plus nuls d'entre vous:

- en cas de non-connaissance manifeste du morceau, google est votre ami (surtout si vous touchez un peu à l'anglais)

- en cas de découverte du concept général (assez évident) du blind test, vous restreindrez d'autant votre champ de recherche (et croyez moi, ça aide)

- il y a peu de pièges, et il se peut que votre 1ère idée soit la bonne

- la plupart des extraits sont "cadeaux" pour peu que vous soyiez pas trop inculte en "wok n woll" (d'ailleurs, les prochains blind test seront moins orientés rock)

------------ LES INDICES.....................
- la période couverte est diabolique, à savoir: 1966-2006 (666....)

- 90% de ces groupes sont très connus, et ont vendu plusieurs millions d'albums

- 0 pts vous seront attribué si vous trouvez le jingle de transition des extraits (donc pas besoin de vous faire chier)

- en plus d'être une réponse très courante, l'un des groupes est reconnu comme étant "très chiant" pour le musicologue de base

- le site ne cautionne pas la plupart des groupes présents dans le blind test

- vous êtes dispensé de donner le titre exact de 2 des chansons (je vous dis pas lesquelles, démerdez vous), il nous faudra par contre le nom de l'album

- l'un des artistes/groupes a un lien fort avec Chantal Goya

- il n'y a aucune reprise, remix ou autre bootleg

- 2 titres à trouver ont le même nom que deux autres chansons très connues de groupes très connus (mais dans des styles très différents)

- D'après mes recherches, on peut même dire qu'il y en a quatre (mais avec des groupes légèrement moins connus)

- 2 chansons portent un numéro

- la plupart des groupes sont encore en activité, et des fois, on se demande pourquoi...

- En fait, y a que 3 groupes/artistes qui n'ont aucune chance de faire un come-back

- Toutes les chansons sont en anglais, sauf une dont la langue n'est pas trop disponible sur google

- Il n'y a que 3 chansons du 21ème siècle

- 8 sont antérieures à la mort de Ian Curtis (et à celle de Valery Giscard D'Estaing)

- il y a une parenté indéniable entre les artistes 7 et 9 (malgré quelques décennies d'écart)

- l'un des groupes "chiants" a sorti un album qui porte à peu près le même nom que celui dont est issu le titre de l'un des groupes (pas chiant) du blind test

- "l'intrus" est tout simplement celui qui ne répond pas au "concept général". Pourtant, il aurait pu en faire partie (cette dernière phrase est anecdotique, et n'est qu'une précision historique que seuls les gens qui se sont penchés sur la question savent...)

- l'indice: très peu d'artistes/groupes auraient pu prétendre à figurer dans ce blindtest, et ce, pour des raisons qui ne tiennent ni à l'artiste, ni à la chanson... Le concept général est intégralement lié à la donnée manquante. Un conseil: prenez du recul, ayez une vue "d'ensemble"...(non, n'insistez pas, je ne dirai rien)

mardi 30 octobre 2007

"Court mais rapide" : Dévaluation économique et sodomie

Ce lundi 29 octobre, l'Euro a établi un nouveau record à 1,4426 dollar, un niveau jamais atteint depuis sa création en 1999. Cette dépréciation du dollar, semble-t-il due à la faible croissance américaine, est un nouveau coup dur pour ce pays qui n'avait vraiment pas besoin de cela.

Conséquence directe, et première victime, l'artiste américain "50 cent" se négocierait désormais sur les places mondiales à 0,3466 euros.

Atterrant.

"Court mais rapide" : Ping pong corruption

Selon le très sérieux site web de l'Equipe, le tennisman Arnaud Clément aurait été approché dans une affaire de matches truqués. Lors de la conférence de presse qui a suivi sa défaite du 1er tour face à Mikhail Youzhny (6-3, 6-4), Arnaud Clément a reconnu qu'on lui avait déjà proposé de l'argent pour gagner un match. «Cela m'est arrivé, je ne dirai pas où et dans quelles circonstances. J'ai trouvé cela très grave. Cela fait dix ans que je joue au tennis, cela m'est arrivé une fois. (...) Ce qui est très grave, c'est la démarche. J'espère qu'aucun joueur n'a accepté ce genre de choses.»

Le joueur, très énervé, ne comprenant pas que des intermédiaires puissent demander à des joueurs de gagner des matchs rajoute : «Il faut réagir très vite et mettre tous les moyens en œuvre. S'il y a des preuves qu'un joueur a gagné un match, les sanctions doivent être très violentes, il faut aller jusqu'à exclure ce joueur du circuit à vie. Il n'y a rien de plus grave pour notre sport.»

Et Arnaud Clément y a répondu de la meilleure des manières en perdant dès le 1er tour ces 6 derniers tournois, mettant ainsi fin aux doutes et interrogations qui aurait pu le concerner. Mais quid des autres joueurs ? Le milieu du tennis n'avait vraiment pas besoin d'une telle affaire. En tout cas, merci à toi, Arnaud !! Le sport français sait que la corruption ne passera pas par toi...

vendredi 19 octobre 2007

"Court mais rapide" : une leçon de Fair-Play

Consciente de sa supériorité, et souhaitant donner un signal fort aux instances internationales du rugby, et plus particulièrement aux nations de l'hémisphère Sud, la France a laissé gagner l'Argentine 34 à 10, ce soir, au Parc des Princes.

Durant un match pour la 3ème place festif et bon enfant, l'équipe de France a fait preuve de superbe et de magnanimitude face à de faibles argentins, le match étant gagné d'avance. On peut imaginer l'immense déception des Pumas au moment du coup de sifflet final, ceux-ci devant se contenter des miettes, à savoir une médaille de bronze en chocolat. Pour leur part, les français finissent leur Coupe du Monde sur une bonne note, une de plus...

Merci les bleus !

mercredi 17 octobre 2007

"Court mais rapide" : les joies d'internet (I)

Je voudrais m’insurger contre ces petits plaisantins qui s’amusent à faire circuler des fakes sur les serveurs de peer to peer !! L’autre jour, je télécharge mon petit porno habituel… Quelques heures plus tard, j’ouvre le fichier, et en fait, je découvre qu'un pervers avait mis à la place le film « Un ticket pour l’espace ». Vous imaginez la gueule de ma femme si elle était tombée dessus ???

Navrant.

dimanche 14 octobre 2007

« La faute à pas de chance », quand l’analyse tactique ne suffit plus...


Benoît n’était pas censé être là hier soir. Pauline m’a prévenu à la dernière minute : « Désolé, mais je suis tombé sur lui à Bastille cet aprèm, j’étais obligé de lui proposer ». Mais bordel de merde !! Pas pour une demi-finale de Coupe du Monde de Rugby face aux anglais !!

Benoît est le prototype du casse-couilles dilettante, le copain surréaliste capable du pire comme du moins pire. Le type dont on ne cesse en son absence de vanter les mérites, mais dont la seule présence suffit à la consternation générale.

J’ai rencontré Benoît en 4ème, il venait de déménager d’on ne sait plus où (passons). Il était le seul de mes amis à ne pas savoir que l’OM venait de remporter quelques mois plus tôt la Coupe d’Europe contre le grand Milan AC des Maldini, Van Basten, Baresi, des noms qui évoquaient tellement pour nous, mais aussi peu qu’un joueur de squash de troisième zone pour notre pauvre compagnon.

D’aussi loin que je me souvienne, sa passion débordante pour le foot commença le 13 octobre 1993, lors d’une soirée « bière & chips » passée devant le match face à Israël. Un mois après, c’était pratiquement officiel, Benoît venait, sans le savoir, de réaliser son premier doublé. Sa passion pour ce nouveau sport demeura intacte en même temps que la descente aux enfers de la France se poursuivait. Son point d’orgue fut incontestablement l’Euro anglais de 1996, un modèle de football champagne. Le penalty raté de Pedros était la coïncidence de trop. Ce n’était alors plus un secret pour personne, Benoît était devenu en l’espace de quelques années un acteur majeur du sport français. Leurs destins seraient dorénavant liés à tout jamais.

Fort de lointaines origines italiennes, Benoît décida benoîtement (si je puis dire) de soutenir, dans l’indifférence générale, la « nazionale », lors de la Coupe du Monde 1998. On pourra lui reprocher beaucoup de choses, mais pas d’être de nature infidèle, c’est ainsi qu’il récidiva lors de l’Euro 2000, bien qu’il ne put voir la demi-finale face aux Pays-bas, la faute à un sabotage de l’antenne télé par des indépendantistes savoyards.

Devant la pression exercée par sa communauté estudiantine, il vira de bord. 2002 fut alors placée sous le signe de l’équipe de France. Et c’est avec une fierté, empreinte d’une pointe de moquerie, que nous emmenâmes Benoît à l’écran géant voir ce qui devenait alors « son » France-Sénégal. Pourtant les premières polémiques survinrent lors de la rencontre face à l’Uruguay lorsque notre camarade, retardé par un embouteillage, surgit juste au moment de l’expulsion de Henry. Les « mais d’où y débarque, lui ? » et autres remontrances firent place à la calomnie, au doute, et deux ans plus tard, dès le coup de sifflet final de France-Grèce, un début de chasse aux sorcières s’orchestra.

Ils ne furent pas nombreux ceux qui tentèrent de le ramener à la raison : « Pour moi, le foot, c’est fini ! » sonnait comme définitif, irrévocable. Il avait trop donné, on lui avait trop peu rendu. C’est ainsi que Benoît se tint à distance respectable du parcours français en Coupe du Monde 2006, on ne l’y prendrait plus. Pourtant, à mesure que les tours passaient, que les victoires s’enchaînaient, l’élan collectif emportait tout sur son passage. Son grand retour était en marche, il l’aurait sa revanche. C’est à Berlin, contre son Italie éternelle reniée pour toujours, que l’Histoire lui donnerait enfin raison.

Sinon, on ne peut pas vraiment lui tenir rigueur que la demi-finale France-Angleterre de 2003 fut le premier match de rugby qu’il vit de son existence, Michalak était bien présent sur le terrain, les torts étaient donc plus que partagés. C’est néanmoins avec une légère d’appréhension que nous laissâmes Benoît se joindre à nous pour le match d’ouverture de la Coupe du Monde de Rugby : « Contre l’Argentine, c’est IN-RA-TABLE » ne cessait-il de répéter.

Perdu de vue les semaines suivantes, je n’eus seulement droit qu’à un e-mail avant les quarts : « Ca donne quoi les matchs ?? J’ai pas pu les mater, je finis tous les jours à 23h », qui fleurait bon les lendemains qui chantent. Et là, le drame. Alors qu’il tournait pourtant bien, Benoît avait décidé de réintégrer l’effectif à l’occasion des matchs couperets. L’essai néo-zélandais en début de partie sonnait le glas, c’en était terminé. Mais contre toute attente, notre coéquipier sonna la révolte par un coup de génie tactique qui lui avait toujours manqué dans les moments cruciaux, décidant subitement de partir au Mc Do en plein milieu de la 2ème période. Ce moment de folie allait renverser pour toujours le destin d’un XV de France déjà perdant, auquel seul un individu opiniâtre, prêt à laver les affronts du passé, avait cru jusqu’au bout.

L’exploit allait-il donc être réitéré face à l’Angleterre ? J’en doutais, trop conservateur dans mes choix tactiques, peu disposé à admettre qu’on pouvait piéger deux fois d’affilée nos adversaires, cependant sa côte de crédibilité était au plus haut, et bénéficiant d’un retour en grâce légitime, les dés étaient jetés . Ce soir, Benoît serait titulaire en demi-finale. Sa mission était claire : amener les boissons et quelques paquets de chips.

Moins de 24 heures après, l’amertume de la défaite coule toujours dans ma gorge, malgré cela je reste lucide. Le sport reste ainsi fait, les grandes victoires découlant des grandes défaites, et inversement. Et puis, il faut raison garder, ce n’était que du sport après tout.

En effet, pour Benoît, spectateur régulier et enthousiaste de l’événement, le summum fut indubitablement atteint les 22 avril et 6 mai dernier lors des soirées électorales des élections Présidentielles…

mercredi 10 octobre 2007

Les mondes bientôt engloutis du tabac

Par Jehan Luke Stefan, sociologue

Introduction : un appel désespéré

« 90 jours pour arrêter », c’est le titre de la une du Parisien du 2 octobre 2007. S’ensuit un dossier complet sur la nouvelle loi entrant en vigueur le 1er janvier prochain qui interdit de fumer dans tous les lieux publics, y compris les bars et discothèques. Dans ce dossier, quelques articles courageux donnent la parole aux débitants de tabacs et aux fumeurs eux-mêmes, qui font part de leur désarroi face à cette interdiction. Poignant.

La fin d’un monde

Au-delà de l’histoire individuelle, ce qui touche le plus dans ces récits, c’est cette volonté désespérée de retenir les derniers lambeaux d’une culture sur le déclin, menacée à brève échéance par l’avancée inexorable de la modernité. En effet, que peuvent les incantations maladroites de ces sortes de derniers mohicans du tabac face aux valeurs aujourd’hui dominantes de santé et de respect de l’individu ? Toutes ces notions issues de la pensée occidentale contemporaine sont en effet étrangères au mode de pensée de ces populations antiques.

Ainsi, conscients du fait qu’ils risquent d’être ravalés au rang de curiosité, de survivants d’un monde bientôt disparus, ils en sont réduits à invoquer sur le mode de la superstition des rituels maintenant vides de sens, comme par exemple le fait de devoir nécessairement allumer une cigarette lorsqu’on boit un café. Ce genre d’obligation peut étonner, voire amuser l’homme moderne. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une des dernières traces d’une civilisation sur le déclin.

C’est pourquoi il importe dès maintenant d’étudier de manière approfondie les fumeurs en tant que groupe humain, afin de pouvoir sauvegarder, dans l’intérêt de l’histoire et des sciences sociales, le maximum d’informations sur leurs comportements pour le moins originaux. Nous essayerons d’évoquer ici quelques pistes.

Rituels magiques

Commençons tout d’abord par la première cigarette. Rite d’initiation célébrant le passage de l’enfance à l’adolescence, elle intervient le plus souvent lors de l’entrée au Collège. Frisson de l’interdit, nécessité de s’intégrer parmi ses pairs, la première cigarette est donc pour le jeune fumeur un signe de distanciation par rapport à la cellule familiale protectrice et de recherche d’un groupe social composé d’égaux.

Plus tard, au lycée, fumer est une pratique commune, évidente, nécessaire. Une imbrication complexe de rites, de codes et de pratique se crée au fur et à mesure des années pour former une véritable culture. Au centre de cette culture, le tabac comme ressource-centre. Et en fonction des capacités d’accès à cette ressource-centre, des rôles sociaux différenciés se mettent en place. Des groupes de solidarité se forment, en partie liés par le partage quotidien et renouvelé de la ressource. Le fait d’en disposer de grande quantité, du fait de ressources financières plus importantes, est évidemment un signe de distinction sociale. A l’inverse, certains sujets, chroniquement exclus de l’accès à la ressource, errent de groupe en groupe dans l’espoir d’obtenir une quantité minimale de tabac. De fait, ils se classent à un échelon inférieur sur l’échelle sociale.

Mais le tabac est également un moyen de communication entre groupes, souvent de sexes opposé. Ce qui frappe, c’est le côté rituel du don de cigarette, qui n’est pas nécessairement suivi d’un retour exactement équivalent. Cela évoque les cultures du potlach des indiens d’Amérique ou de la kula des mélanésiens.

Dans la suite de la vie, le tabac se détache de l’idée d’un groupe restreint et devient à la fois plus individualiste et plus collectif. Fumer devient une pratique quotidienne dont le sens premier est souvent oublié. C’est la raison pour laquelle de nombreux fumeurs déclarent souhaiter s’arrêter après leur entrée dans la vie active. Néanmoins, les aspects mythiques, quasi-magiques, du tabac sont souvent réactivés par intervalles, notamment lors de nouvelles rencontres ou d’événements particulièrement stressants. Le tabac recrée un langage artificiel, un semblant de communauté ou bien encore permet un retour sur soi temporaire, à l’aide d’un élément matériel extérieur. En cela, il rappelle la pratique du totem, qui dans les croyances primitives sert à la fois d’ affirmation de l’identité du groupe et de support aux pratiques spirituelles.

Conclusion : une archéologie du contemporain

C’est donc tout un monde de croyances et de rites qui disparaît sous nos yeux et le devoir de tout chercheur est donc de tenter d’en sauver les ultimes traces. Cela est essentiel pour que les générations futures n’oublient pas par quels chemins hasardeux une humanité encore embrumée à dû passer pour trouver la lumière de la raison.

mardi 9 octobre 2007

Quand délation rime avec fellation

Coupe du monde de rugby ou pas, l'homosexualité est un sujet relativement porteur en ce moment. Voici tout d'abord une petite perle trouvée par hasard sur un site de supporters de l'Olympique de Marseille. Bien entendu, vu le ton du site, l'âge estimé de l'auteur, et la précision du propos, on peut aisément croire à une tentative de 1er degré... Le reste appartient déjà à l'histoire...

Incroyable!!! Alex A##### est un homosexuel!

Le jeune Alex A##### a été aperçu dans les alentours de Sausset-les-Pins en fin de cet été dans des buissons autour de pins proche de la mer... Alors qu'un groupe de jeune gens s'approchait de l'eau afin de prendre un bain de minuit, ils ont fait la macabre découverte en appercevant le dis-"nommé" en train de faire une fellation à un autre homme. C'est une jeune fille du quartier de Croix-Sainte qui aurait reconnu l'intéressé! Evidemment c'est un terrible choc pour sa famille et ses proches qui restent aba ssourdi par cette nouvelle... Plus d'information dès que nous en avons...

Pas dans la même veine, mais pour le même sujet, on apprend dans un récent article du "Medical News Today" que « Avoir un grand frère augmente les chances masculines d’homosexualité ». Une nouvelle terrifiante qui ne manquera pas de nous interpeler, y compris au niveau du vécu. Néanmoins, si l'homosexualité n'est qu'un problème de statistiques, à défaut d'être une maladie, cela reste rassurant, et évitera de déclencher inutilement la polémique.
Espérons tout de même que les autorités prendront cette information au sérieux, et qu'elles en profiteront pour lancer un plan d'urgence sur l'ensemble du territoire. Pour mémoire, les spécialistes de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ne cachent plus leur inquiétude après la découverte de cette statistique chez le porc et le poulet. Ces animaux seraient susceptibles de la propager à l’homme. 27 personnes en ont déjà été victime cette année en Asie du sud-est.

Un coup de massue supplémentaire pour les familles nombreuses fans de foot ??

dimanche 7 octobre 2007

Chronique ta mère !!

EXPOSITION DU CAS CLINIQUE

Au gré de mes pérégrinations sur le net, j'aime à humer le nectar dionysiaque de cette nouvelle ère du journalisme, ce "cyber donnage d'opinion" qui est bien joli, bien sympa, bien qu'il ne dise pas ce qu'il est vraiment, à savoir du "e-café du commerce"

Je ne résiste pas à l'envie de vous mettre en quasi-intégralité la critique de l'album d'un groupe pas très connu, dont j'ai découvert, effaré, le contenu : implacable, absurde, apocalyptique, définitive... une petite perle en 2 blocs :
75% de "c'était-mieux-avant style" en début d'article, puis l'auteur finit par faire référence au groupe (surement malgré lui) lors d'un dernier quart que je préfère ne pas vous rapporter qui se résume à "c'est pas mal mais en fait non, mouarf, pas super original, pfff, rien à foutre, chiant, au revoir".

PREMIERS SYNDROMES

(ce qui suit ne relève pas de la responsabilité du site, ni de la législation française en matière pénale)

Je ne sais pas si cela vient de moi mais ces temps ci, il n'y a pas un album, un artiste qui réussisse à me passionner vraiment. Certes, j'écoute nombre de choses récentes avec plaisir et curiosité, toujours friand de découvertes et de frisson mais pourtant, rien n'y fait. Mon oreille reste distraite, pour ne pas dire distante et les ritournelles du moment que distille patiemment ma platine cd ne me font pas vibrer.

Pourtant il y a de bonnes choses, agréables à écouter, sautillantes ou plus mélancoliques mais rien qui sache me prendre aux tripes, ni au coeur.

Je trouve en fait que les compositions actuelles manquent cruellement d'intensité dramatique ou de puissance ou les deux en même temps. Il manque ce quelque chose qui vous transporte, vous vide l'esprit ou vous fait réfléchir, ce truc qui fait que l'on s'identifie à une époque plus qu'à une autre.

En fait j'ai peur que la production musicale suive le chemin de la facilité, comme le cinéma finalement avec une production essentiellement légère et si possible comique. Vous voyez le genre. Un truc capable de vous donner le sourire mais incapable de vous redonner espoir. La chanson qui vous fait danser sur place mais pas avancer d'un pas. Le truc pas chiant et pas prise de tête, à la limite du consensuel quand on sent qu'il se voudrait secrètement plus osé.



DIAGNOSTIC VITAL

Un rapide diagnostic du patient nous montre qu'outre une tendance à la dépression post-adolescente, avec son lot de "argghh, pourquoi quand j'écoutais Pearl Jam à 15 ans, ça me faisait bander, et pourquoi maintenant à 35 ans, j'ai une demi-molle par an ?" et de "bordel, mais vous voyez pas ce qui se passe ?? Pourquoi la musique est de moins en moins intéressante ??" (soit un cocktail : égotisme pathologique + absence d'appréhension du monde extérieur), celui-ci tend quand même à nous apporter un éclairage sérieux et 1er degré sur la dure et vraie réalité réelle (et véridique) d'aujourd'hui, soit : avant, les gens avaient un rapport non-mercantile à la musique, au cinéma, et à l'art en général, alors que maintenant, c'est plus que du prédigéré, du tout consensuel, du COM-MER-CIAL... Maintenant, l'art (avec un petit "a") c'est fait pour les gamines de 12 ans qui écoutent Tokio Hotel, alors qu'avant, l'Art, c'était un vrai truc de dandy, les gars, ils étaient chirdés dans leur tête, tu vois ??

Il est en effet évident que des noms comme Sheila, les Rolling Stones (post-67... 65 ?), Claude François, Eric Clapton, Dire Straits, Rod Stewart, Supertramp, Alice Cooper (c'est les premiers qui me viennent) ne furent que des vues de l'esprit, de simples malentendus... Car, NON, à cette époque-là, les maisons de disques étaient philanthropes, le pékin moyen avait une large collection de musique expérimentale, et les rapports étaient avant tout basés sur l'autogestion et le non-mercantilisme (révolutionnaire, cela va de soit)

Un commentaire à mettre en parallèle avec celui de l'une de mes (pourtant) idoles, Jules-Edouard Moustic, qui déclarait, lors d'une très bonne émission rétrospective des années 90 sur Arte (Graffiti 90, je crois), que "le rock est mort en 1994 avec la mort de Kurt Cobain... maintenant, pfffff... Actuellement, je ne m'intéresse plus qu'au rap".
Ouais !! Il a bien raison !! Maintenant, les gars, avec leurs guitares électriques, et tout, là, machin, là... ils se suicident même plus les jeunes !! Les gars, ils vendent des mp3, ils font glingling, ils se tapent des meufs, mais ils se suicident pas !! Ils sont plus rock'n'roll, plus dans l'esprit, pas comme nous en 1979, quand on tripait sur du vrai punk qui tache... euh, genre Telephone, quoi.
On rajoutera, en outre, que le milieu actuel du rap/hip hop/r'n'b est un modèle du genre pour ce qui est de la création, de l'originalité, de l'absence de reprise éhontée de samples (voire chanson intégrale) de funk et soul, et de non-recherche de l'argent à tout prix, au profit d'un rapport purement désintéressé, à la limite du nihilisme.

Mais revenons à notre malade. Comment en est-on arrivé là ? Est-ce un appel à l'aide ou le pamphlet de trop ? Pourquoi un tel déferlement de mal être dans un si petit corps ?


DEBUT DE SOLUTIONNEMENT

La solution est là, sous nos yeux, en début d'article: "Je ne sais pas si cela vient de moi". Schématisons :

- X a 13-14-15 ans (rayez les mentions inutiles), et découvre [groupe de pop] en même temps que son irrépressible attirance pour le sexe opposé (ou pas).
- X se met à écouter plein de disques de tas de groupes, et acquiert au bout de seulement 3 ans une impressionnante discographie de 14 cds !!
- X va de claques en claques, et se dit "putain, mais la musique, quand même..."
- X va à la fac, s'intéresse à plein d'autres trucs, commence à bosser, à avoir des rapports sexuels (ou pas), mais tarde à se rendre compte que le monde de son adolescence n'a pas vraiment à voir avec celui des adultes, et que tout ce qu'il croyait n'est plus, que les gens sont souvent décevants et facilement capables de faire le contraire de ce qu'ils disent (et inversement)
- X vieillit mais se croit encore jeune. Il est quasiment encore plus réac que ses parents, boit moins (ou pas), mais pense encore que la douce lueur de la musique lui taquine toujours l'épaule, comme aux plus belles heures de sa prime jeunesse.

En résumé, X, à mesure qu'il n'est plus ce doux adolescent boutonneux d'autrefois, devient un adulte incapable de ressentir la moindre émotion, ou en tout cas, pas les mêmes qu'avant. Il se persuade que c'est la musique qui a changé, alors que c'est seulement lui qui a maladivement évolué (muté ?). Ayant acquis un minimum de culture musicale, il va immédiatement identifier les influences des nouveaux groupes qu'il écoute, et s'il n'y en a pas, il ne pourra s'empêcher de leur en attribuer...

Le rapport à ces anciennes idoles va être ambivalent :
1) un déni mélangé à de la haine (en poudre). Il trouve tout à chier, il n'a "jamais écouté ça de [sa] vie", il ne comprend pas comment ce cd des Guns&Roses s'est retrouvé là.
2) un culte nostalgique et définitif aux albums qui ont façonnés son adolescence. A 15 ans, il les trouvaient très bons ; maintenant, ils sont seulement parfaits, uniques, insurpassables. Bien entendu, si ces groupes sortaient ces cds de nos jours, ils ne trouveraient pas grâce à ses yeux, trop peu originaux, défaillants émotionnellement, voire ridicules. S'est creusé dans sa tête un fossé entre un passé génial et un présent insipide. Nostalgie, quand tu nous tues...


TRAITEMENT

Pour le bien du patient, je ne peux que conseiller un abandon pur et simple du chroniquage de disques, afin d'éviter de probables épisodes suicidaires ainsi que l'incompréhension totale de ses éventuels lecteurs (ou pas). Le fait de ne pas avoir su garder une partie de son âme d'adolescent le frustre, et lui rappelle régulièrement qu'il ne sera jamais un artiste (rajoutant encore à la frustration).
Je l'encourage à se tourner vers de nouveaux domaines plus gratifiant tels que le macramé, le rugby à 13 ou la politique. Par la suite pourrait aussi lui être prescrit une cure de vitamine E, une alimentation équilibrée, ainsi qu'une bonne douche.

vendredi 28 septembre 2007

« Gangs of Paname ». De la sécurité dans les stades de la région parisienne

Cyrille-Hugues, 17 ans, attaque la conversation pied au plancher : « c’est pour quel journal que t’écris ? Y aurait moyen de mettre une photo de moi ? Si tu veux, j’en ai des bonnes sur mon myspace, je possède une tête de beau gosse ». Cette gueule d’ange, cheveux châtain foncés mi-longs et sourire torturé, sait que son avenir est incertain. Il sait aussi qu’il est l’un des leaders des GDH, une bande qui terrorise la capitale depuis plusieurs mois. « On n’est pas révoltés, on n’est pas des anarchistes, j’ai trop lu de conneries dans les journaux, ça en devient hallucinant !! Si j’ai accepté de te parler, c’est surtout pour que les autres comprennent pourquoi on fait ça, et comment on en est arrivé là, voilà… ».

Genèse d'un conflit générationnel latent

Tout a commencé dans les médias il y a quelques temps lorsque « le Parisien » rapportait des incidents en tribunes lors d’un banal match entre Montreuil et Moissy-Cramayel comptant pour la 6ème journée de DH. « De là, c’est parti grave en couilles !! On a continué à se fritter jusqu’à la Gare de Lyon ». Apparaissait alors au su et au vu de tous deux termes aujourd’hui synonyme de peur et d’insécurité maximale : les «GDH» pour Gang de la Huchette (ou Grand Doigt d’Honneur), et les «Ménil Mafia» (ou Ménilmuche Mafia). Deux bandes rivales qu’a priori tout rassemble mais qu’au final tout sépare.

Il est étonnant de constater que deux groupes aussi proches socialement puissent à ce point semer le désordre dans les rues et enceintes sportives de la capitale. On les retrouve souvent au Camp des Loges pour les matchs de la réserve parisienne, mais aussi à Charlety, au Parc des Princes « pour les matchs de coupe de la Ligue ! », voire lors de certains déplacements en province (notamment à Versailles, Créteil, Evry, St Germain-en-Laye)

De nombreux sociologues se sont mis à analyser le phénomène, tel Pierre Mignac de Paris VI : « On voit pour la première fois des bandes de jeunes de type racial ouvertement défini se regrouper entre eux, exclusivement guidés par un sentiment de haine envers tout autre forme d’individus. Ils vont dans les stades uniquement pour exprimer leur violence et leur mal-être d’avoir été mis au ban de la société suite à la politique socialiste d’urbanisme des années 80 ».

Les faits sont alarmants. Y aurait-il « fracture » entre ses jeunes « blancs » et le reste de la population ? « Ils ne sont pas si différents de nous », tempère le capitaine Laurent Vissel, chargé du dossier par la préfecture de police, suite aux événements du 28 juin dernier lorsqu’un membre des Ménil Mafia aurait planté une fourchette en plastique dans l’œil d’un GDH, après un match amical entre le PSG et Mont-de-Marsan, véritable point de départ du conflit ouvert entre ces bandes. Mais le talion demeure, et trop souvent la sentence de la rue tombe :
« Quand un de nos frères tombe au combat, c’est un de leurs frères qui doit payer, c’est la règle du milieu, t’entends ? ».

Une vérité qui déroute, une de trop

Niveau culturel et scolaire, les deux gangs partagent de nombreux points communs. Généralement issus de lycées « à problèmes » délaissés par le système éducatif tels que Louis Le Grand, Henri IV et Janson de Sailly, ils ne se retrouvent que très rarement dans l’idéal parental, et ont une idée diffuse de ce qu’est la politique : « Ceux qui sont majeurs dans le gang, là, ils ont voté pour Sarkozy, obligé !! Son profile myspace déchire tout, il a mis un gif animé brutal en première page et puis il supporte le PSG ! Alors que l’autre bouffonne de l’UDF (sic), Ségopouffe, là, son blog, c’est de la merde ». Dans leur baladeurs mp3, pratiquement toujours le même style de musique (probablement piraté sur internet), de « l’émo-core », du « postpunk », et de nombreux autres groupes britanniques faisant généralement l’apologie d’une certaine violence urbaine, d’une sexualité désuète et du désenchantement propre à cette deuxième « génération X ». L’accoutrement vestimentaire fait aussi partie du bagage de la peur, et il n’est pas rare de reconnaitre un membre des GDH ou des Ménil Mafia dans les rues de Paris à son jean slim, sa veste fashion directement achetée à Londres, sa chemise en soie de grande marque, ses obligatoires « Converses », ses lunettes trop grandes pour lui, et sa coupe de cheveux dernière mode mélange entre une frange permanentée et un décalage capillaire « nuqué » à la Rudi Völler. Un accoutrement qui à défaut de provoquer un début d'érection, provoque néanmoins un émoi légitime lors d'une malencontreuse entrevue.

Que fait la police ?

Le phénomène est assez comparable à ceux rencontrés dans les années 90 entre supporters de la réserve de Chelsea et de celle de Tottenham, celui-ci est-il irrémédiablement amené à faire tâche d’huile en France ? Le capitaine Vissel infirme « non, ce n’est pas pareil bien que les milieux sociaux incriminées soient les mêmes. Les incidents ont tendance à rester aux portes de la Ligue 2, ne touchant que les divisions inférieures, notamment la CFA ». C’est ainsi qu’au cours d’un match entre PSG réserve et Villemomble, on assista à une charge des Ménil Mafia contre leurs rivaux, ils seraient venus venger l’un des leurs qui aurait été poussé dans le bus par un individu identifié comme étant un GDH. Bilan : 3 blessés légers et un doigt retourné, ainsi que plusieurs briquets et stylos retrouvés sur les lieux ou confisqués aux principaux intéressés. M. Vissel de rajouter : « La préfecture de police est sur les dents ! L’autre jour, mon supérieur a même reçu un coup de fil hystérique de Alliot-Marie, elle veut des résultats avant les municipales de l’an prochain, mais on n’y peut rien, nous ! Ils sont trop bien organisés, ont toujours un coup d’avance sur nous ». Des points d’ombres persistent pourtant dans cette histoire. Les leaders sont clairement identifiés par les services de police, de même que les faits qui leur sont reprochés. Pourtant, un certain laxisme « en haut lieu » perturbe, et des premiers soupçons viennent troubler les personnes chargées du dossier, tel qu’un policier qui nous parle sous couvert d’anonymat : « Les individus susnommés derechef sont libérés moins de quelques heures après chaque interpellation ! On dirait que quelqu’un fait tout pour laisser pourrir la situation en les faisant libérer systématiquement, ou pire, est dans le coup ! Comment vous voulez qu’on fasse après ? On n’y peut rien, nous ! Ils sont trop bien organisés… un peu comme s’ils avaient toujours un coup d’avance sur nous ». Accablant.

Quant au milieu du foot, il semble serein. Jean-Pierre Escallettes nous affirmant avec son parler bien à lui : « c’est pas deux pékins qui vont nous faire peur ! Ne demandez pas à la FFF de résoudre un truc pareil, c’est le boulot des flics. J’en ai déjà assez avec Aulas qui me casse les couilles pour m’occuper en plus d’une bande de dégénérés ». Les responsabilités sont donc rejetées.

Vers un début de solution ?

Non...

A cause des garçons...

Par Symon Filippe, critique culturel

« A cause des garçooooons, on se crèpe le chignooooon », nous hurle Yelle, petit phénomène branchouille parisien, d’une voix égrillarde de poissonnière du port du Havre. Enfin, c’est dit, une bonne fois pour toute, les « filles » se disputent entre elles à cause des « garçons ». J’en reste sans voix, pantelant, assommé par la vérité nue finalement révélée à mon esprit masculin obtus et dénué de finesse.

Et c’est là que je me rends compte qu’en fait j’ai rien compris à la vie. A force de lire des romans et des pièces de théâtre, j’en étais venu à penser que les choses se passaient de la manière suivante : une « fille » et un « garçon » se rencontrent, ils s’éprennent l’un de l’autre, éventuellement se prennent l’un dans l’autre. Parfois même ils arrivent à communiquer, et donc à apprendre des trucs rigolos sur l‘autre sexe, ce qui leur permettra de mourir moins cons, c’est déjà ça.

Et puis comme ça doit finir mal, sinon c’est pas drôle, y’en a toujours un qui fait une connerie, en général le garçon (mais les conneries, c’est comme les clopes et l’alcool, les filles sont en train de nous rattraper sévère, bientôt elles aussi auront le droit de mourir seules d’un cancer du poumon et d’avoir que trois copines de bar présentes à l’enterrement). Et là, tragédie, pleurs et lamentations diverses, parfois opportunément agrémentés d’un petit suicide pour les quelques non-végétariens qui restent. C’est en général à ce stade qu’entrent en scène les copains et les copines, champions toutes catégories en lieux communs du genre « il/elle ne te valait pas », « un/une de perdu(e), dix de retrouvés », « au fait, t’as toujours son numéro ? ». Enfin, vous voyez le style.

Je m’égare. Pour résumer, et somme toute, les copains et les copines dans les histoires d’amour, je pensais que c’était comme les chœurs dans les comédies musicales : on les remarque pas la plupart du temps mais y’a quelques scènes où quand même, ça en jette !

Heureusement, Yelle m’a ouvert les yeux. Faut dire que j’avais pas vraiment d’excuses : quelques centaines d’épisodes de Friends, l’intégrale de Sex and the City en DVD et au moins 50 pages du Diable s’habille en Prada (après je me suis dit qu’il valait mieux que je lise le catalogue de la Redoute, au moins y’a des trucs que je peux me payer, et puis il y a des photos de jolies madames en tenue affriolante…). J’aurais dû comprendre. Pardon. Mea Culpa.

Car enfin, c’est pourtant évident. Le problème dans la vie, ce n’est pas que les hommes et les femmes persistent depuis des millénaires à vouloir vivre ensemble avec la même obstination qu’ils mettent à ne pas se comprendre. Non, la vraie question, le vrai drame social, c’est que les filles se disputent à cause des garçons. Depuis les siècles que cela dure, combien d’amitiés brisées, combien de bandes de copines démantelées, combien de séances de shoppings gâchées, combien d’adresses MSN effacées, combien de petits mots sur l’agenda passés au Tipp-Ex ? Qui parlera des séances d’épilation collective qui n’auront jamais lieu ? Qui évoquera ces textos vengeurs, ces « tu n’es plus ma copine », ces regards évités et ces gloussement méprisants en soirée ?

Je m’en rends compte maintenant, c’est on ne peux plus clair. C’est un complot planétaire. Tous ces artistes qui ont écrit, peint, et chanté l’amour, les statues grecques, Shakespeare et Marivaux, Flaubert et Mme de la Fayette, Botticelli et Picasso, Elvis et les Rolling Stones, tous nous ont menti ! Où étaient-ils, les Ronsard, les Baudelaire et les Rimbault, quand des centaines de femmes s’éloignaient l’une de l’autre dans l’anonymat ?

Et tout ça à cause des garçons. Tout ça à cause de l’amour en fait. Tant d’énergie gâchée, tant de bonheur perdu. Il faut mettre fin à cette tromperie. La lutte ne fait que commencer mes amis ! Maintenant, partout on parlera des copains et des copines. On écrira des livres sur les séances de shopping, on fera des chansons pour parler de nos potes et on montera des pièces rien que pour parler de nos petites histoires à nous. Ce sera génial !...

Hein… quoi… Ah, on me signale que ce serait déjà le cas…

Ah bon.

lundi 1 janvier 2007

"yeah ok" n°1, les réponses

1.The Clash - Four Horsemen
Fastoche... sinon Google pouvait facilement vous aider... Très célèbre chanson issue du double album "London Calling"

2.The Who - Pinball Wizard
L'une des + célèbres chansons de ce fantastique groupe... issue du double album "Tommy", l'un des 1ers opera-rock de l'histoire de la musique

3.Nine Inch Nails - Into The Void
Chanson ultra reconnaissable (et qui fut même un single, je crois) de notre ami Trent Reznor, issue du double album "The Fragile"

4.The Rolling Stones - Happy
Groupe connu s'il en est... chanson issue du double album "Exile on Main St."

5.Red Hot Chili Peppers - She looks to me
Chanson à la red hot de leur dernier et double album "Stadium Arcadium"

6.Prince - U got the look
Du double album "sign o' the times", un modèle du genre en production eighties

7.Dream Theater - War Inside My Head
extrait de "Six degrees of inner turbulence", chanson en 6 parties, mais aussi nom de ce double album, monument à la gloire du shred et du bon goût

8.Michael Jackson - Earth Song
AHAHahahahahahahaahhahahahah !!!! Chapeau aux plus incultes d'entre vous, ceux qui écoutaient NRJ en 1995, ceux qui se rappellent encore qu'au-delà de la pédophile, de la chirurgie ratée, de ses déboires existentiels, et de R Kelly, il y a un homme : le roi de la pop... Et certains d'entre vous sont totalement passé à côté (et j'ai envie de dire, dommage)
Après, j'avoue, c'était de la perversion... c'était un extrait instrumental, ça aurait pu TOUT être... Néanmoins, l'indice avec Chantal Goya (l'amie des enfants), le fait que ce soit une liste de "double albums" (de nombreux sites les répertorient, il n'y en a pas tant que ça, quand même), le fait que le BT ne comporte que des groupes/artistes ultra connus, auraient pu commencer à vous mettre sur la voie...... ce fut le seul trou de notre ami le Chevreuil

9.Yes - The Ancient : Giant under the Sun
Issue de l'inaudible double album "Tales from the topographic oceans" (big up à Killmesarah d'avoir trouvé quasi instantanément, et au Chevreuil d'avoir été obligé de s'être tapé 1h30 de ça)

10.Beatles - Revolution 1
J'ai jugé inopportun de vous laisser entendre la voix du chanteur... c'eut été encore plus facilissime à trouver. Chanson issue du double album "The Beatles", le fameux double blanc.

11.Smashing Pumpkins - XYU
Chanson mythique du groupe mythique (mais plus trop maintenant) issue du plus grand double album de tous les temps : "Mellon Collie and the Infinite Sadness"

12.Aphex Twin - Melphase 6
Passage suridentifiable du maître de l'electro, 2ème chanson "à numéro" de la liste, qui rendait encore plus facile l'identification du titre.

13.Guns & Roses - You could be mine
Chanson inaudible du groupe inaudible, issue de "Use your illusion 2", suite de l'album "Use your illusion 1", qui aurait dû être à l'origine un double album.

14.Bob Dylan - Absolutely Sweet Marie
Rien à dire devant une telle évidence. Issue du 1er double album de l'histoire de la musique, "Blonde on Blonde".

15.Magma - Stoah
De "Kobaïa", 1er et double album du groupe mythique (mais super chiant comme la mort)

16.Pink Floyd - The show must go on
Oui, oui... le show doit continuer. Et ce n'est pas leur double album "The Wall" qui m'empêchera de vous faire faire un autre blind test !!!

Concernant le "concept général" du blind test, j'espère que la seule lecture de ces réponses vous permettra de le comprendre, mais pour les + intelligents d'entre vous :

- Toutes les chansons sont issues de DOUBLE ALBUMS........ allo ?? oui ???? Vous êtes en train de vous taper la tête contre un mur ??? Bravo donc à nos 3 concurrents qui ont trouvé...

- Encore + fort !!! Toutes les chansons sont issues du 2ème disque... eeeeeeeeeeet ouuui........

- Quant à l'intrus, c'est très simple, c'est le seul extrait qui n'est pas sur un double album, à savoiiiiiiiiiiiiir : "you could be mine" des Guns & Roses, sur "Use your Illusion 2", non pas "Use your illusion: disque 2 du double album". Et oui, elle aurait vraiment pu être dans ce blind test...